Le roman contemporain en a-t-il fini avec la vraisemblance ? La véridiction l’a-t-elle évincée à la faveur de l’engouement pour la littérature de témoignage qui entend explorer, à travers l’autofiction notamment, les limites et les stratégies de mise en discours du vrai ? Est-elle encore apte à désigner un rapport à la fiction nourri des expérimentations formelles et des diverses affirmations théoriques et esthétiques qui ont ponctué le 20e siècle ? Si l’on en croit de nombreux romans contemporains, la vraisemblance n’a pas quitté l’imaginaire et les pratiques romanesques. Plusieurs, en effet, proposent une problématisation explicite de la vraisemblance, par des entorses patentes et signalées comme telles, alors que d’autres thématisent avec insistance ou plus subtilement la notion et ses enjeux.
Ce dossier de la revue
temps zéro entend aborder le vaste territoire du roman contemporain, sous l’angle de la vraisemblance et de sa fonction première, celle de l’adhésion à la fiction. Cinq études, précédées d’une brève mise en place historique et théorique, permettent de faire émerger des types, des effets et des procédés singuliers qui renvoient tous au pacte d’illusion consentie observé dans diverses perspectives : pragmatique, poétique et parfois même éthique.
Ce numéro a été dirigé par Andrée Mercier, Pierre-Luc Landry et Christine Otis.
(crédit photo : Francis Langevin)