Notion scientifique, le temps zéro désigne le point de référence sur un vecteur temporel. Ainsi défini, il est fondamentalement relatif. On l’associe parfois, à défaut de mieux, à la naissance même du temps, lors du Big Bang, mais cette idée d’une naissance du temps reste contestée...
Italo Calvino a mobilisé cette notion dans une de ses fictions scientifiques, l’utilisant également pour intituler le deuxième tome de ses Cosmicomics. Le narrateur de cette fiction, discutant du moment où la flèche qu’il décoche atteindra le lion qui s’apprête à l’attaquer, se questionne sur l’instant présent, sur la nature cyclique ou finie du temps et sur la pertinence de constituer lui-même un point fixe dans le temps. La subjectivité de la perception est instituée en perspective objective sur le temps...
Note : la revue temps zéro a publié son dernier numéro en avril 2018, après dix années d'existence. Elle demeurera en ligne pour référence future de ses dossiers et articles.
temps zéro était une revue entièrement consacrée aux travaux portant sur la littérature actuelle et les pratiques artistiques récentes faisant une grande place à l’écrit. Le corpus étudié, non déterminé par sa langue d’expression ni par son support (papier, numérique), devait être immédiatement contemporain — les articles portaient très largement sur des œuvres parues moins de vingt-cinq ans avant la publication de la revue.
Par son intérêt pour l’immédiat, temps zéro constituait un lieu privilégié pour repérer et analyser les pratiques émergentes, pour saisir de nouvelles tendances. Les articles pouvaient recourir à toute approche méthodologique liée aux champs de la poétique, de l’esthétique ou de l’imaginaire, de façon à mieux connaître les caractéristiques des écritures contemporaines.
Inscrite dans le contexte universitaire, temps zéro visait l’accroissement du discours scientifique portant sur ce corpus autrement étudié de façon éparse. Tous les articles étaient soumis à un processus d’évaluation anonyme par des pairs. Le savoir augmenté sur les écritures contemporaines était ainsi validé par des représentants de la communauté scientifique.
La revue était entièrement et uniquement numérique : publiée sur le web, elle était facilement accessible, largement indexée et permanente. Corollairement, les chercheurs soumettant des articles pour publication n'avaient pas de frais à assumer, et les lecteurs pouvaient la consulter librement. Elle répondait de la sorte aux principes du gold open access en offrant un lieu de publication entièrement libre.
D’abord resserré autour du modèle canonique des dossiers thématiques d’articles, temps zéro visait par cette modalité à constituer un noyau dense de contributions scientifiques sur un corpus ou une problématique donnés. La responsabilité d’un dossier était confiée à un chercheur universitaire qui établissait la problématique, sollicitait les participants et gérait le dossier. La direction de la revue, après avoir validé la pertinence et la rigueur de la problématique, prenait en charge le processus d’évaluation scientifique des articles ; elle assurait leur édition et leur diffusion. Les dossiers étaient publiés deux fois l’an, à l’automne et au printemps.
Une deuxième modalité a été introduite afin de stimuler la création de nouvelles avenues critiques à propos des écritures contemporaines. Sous le nom d’« incursions », ces articles brefs, publiés de façon autonome, visaient à examiner une observation ou une intuition à propos du corpus actuel. Centrée sur une hypothèse forte, l’incursion permettait une plongée rapide dans une question afin de la déployer autour de quelques aspects-clés. Les incursions étaient publiées régulièrement, entre les numéros, depuis le début de l’automne jusqu’à la fin du printemps.
Design graphique : Hookt Studios
Enregistrement de la revue : ISSN 1913-5963
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